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Avis publié le 04/11/2021 suite à une expérience le 19/10/2021
Avis modéré par Opinion Assurances
La Maif a rejoint la cohorte des assureurs enjoints à faire du chiffre ou en tout cas à dépenser le moins possible pour ses adhérents.
Nous avons subi un dommage sur le mur de notre propriété le 25 juillet dernier très certainement lié à un défaut d'étanchéité au niveau d'un appentis construit par notre voisin contre celui-ci. Cette absence d'étanchéité a probablement empêché de canaliser l'eau de pluie hors de notre mur et a pu provoquer son éboulement sur l'emprise notamment de cet appentis, ce qui n'a pas eu lieu ailleurs.
Il se trouve que mon mari possède de par son métier d'ingénieur en bâtiment et directeur de travaux une certaine expertise précisément dans ce domaine des écoulements d'eau.
Également capables de donner leur avis, les trois entrepreneurs venus établir un devis ont émis la même hypothèse. (devis 8900€ on comprend bien sûr que la Maif missionne un expert)
Nous avons attendu presque un mois et demi qu'un expert passe chez nous (17 septembre) puis un mois et demi encore après 5 mails de relance et de nombreux appels auprès de la MAIF pour qu'elle nous envoie le rapport (29 octobre)...
Un rapport à charge après une mascarade d'expertise : moins de 10 minutes au pas de charge un « expert » conclut devant nous que nos hypothèses (entreprises et mon mari) sont malvenues et que l'écroulement n'est que « le fruit du hasard ». Ses conclusions étaient prêtes avant qu'il passe la porte et je passe sur le ton et l'attitude de ce monsieur. J'en fait part immédiatement à la MAIF qui dit "comprendre"...
Le pire est que dans le rapport figurent certes des éléments de jugement techniques, mais également des opinions totalement subjectives et choquantes, à savoir que l'éboulement n'est pas seulement le « fruit du hasard » comme déclaré oralement mais est également dû – je cite le rapport - à la vétusté et à un défaut d'entretien manifeste ! On ne sait jamais au cas où nous aurions un autre sinistre… Comme il a un avis différent du nôtre, nous sommes de mauvais sociétaires qui entretenons mal leur patrimoine.
En cas de désaccord, la MAIF nous propose donc de recevoir une deuxième fois ce monsieur avec un autre expert que nous nommerions (2200€ à notre charge), et si cette contre-expertise ne va pas dans le sens de la MAIF, une troisième expertise partagée cette fois entre elle et nous. Soit au bas mot plus de 3000€. Ils savent bien nous décourager.
C'est la deuxième fois que la MAIF diligente une expertise qui l'arrange. En 2013 j'avais été victime d'un accident, reconnue par la MAIF totalement non responsable, une voiture ayant percuté, par l'arrière, mon véhicule. En toute confiance, j'avais remis celui-ci à une grosse enseigne agréée où un expert MAIF avait décidé avec le patron du garage que les réparations dépasseraient de presque le double, la valeur de mon véhicule. Stupéfaction de ma part, alors que ma voiture était encore cotée 5200€, de lire que sa valeur « expert » étaient de 2500€ et les réparations chiffrées 4222€. Economiquement non réparable mais TECHNIQUEMENT réparable. J'ai dit à la MAIF que je voulais saisir le médiateur et que j'avais monté un dossier en recherchant sur les journaux et les sites de référence des annonces de ventes de ma voitures mêmes options même région même kilométrage. En effet, il m'était très difficile de comprendre pourquoi un véhicule techniquement réparable ne peut pas l'être justement parce que la MAIF en a économiquement décidé ainsi. Pour eux c'est très simple : il suffit qu'un expert missionné et payé par eux aboutisse à une sous-estimation importante de la valeur réelle de remplacement d'un véhicule.
L'expert m'a rappelée et m'a proposé 2823€ à la condition que j'accepte de délaisser mon véhicule au profit de la MAIF.
J'ai eu l'immense chance d'avoir à ce moment-là un père d'élève qui m'a éclairé sur ce genre de pratique. Ce père d'élève, marchand de véhicules automobiles, m'a parlé de cette bourse aux voitures parallèle, bien connue des personnes comme lui, puisque c'était son fond de commerce, sur lesquelles on retrouve des voitures peu accidentées comme la mienne à l'époque mais surfacturées par l'expert et le garagiste afin d'être récupérées, réparées et remises sur le marché à moindre frais.
Un employé carrossier de ce grand garage m'avait glissé en aparté « votre voiture Madame elle est tout à fait réparable, c'est que de la carrosserie vous avez bien raison de la récupérer et de ne pas vous laisser faire, mais des situations comme çà c'est souvent qu'on en voit passer… bon courage à vous ». Je n'ai donc pas signé, j'ai vendu mon véhicule à mon père d'élève 500€, il l'a remis en état avec son carrossier qui a réparé les tôles (et non remplacé celles-ci systématiquement) et pratiqué un taux horaire normal. Pour 2000€, ma voiture a été réparée, expertisée et revendue 5200€. J'étais assurée tous risques, bonus de 50%, j'ai perdu ma voiture et n'ai reçu que 2823€ de la MAIF plus 500€ pour la vente de celle-ci à mon père d'élève. J'ai dû ajouter 2000€ pour me racheter une petite Aygo. Je n'ai eu que la satisfaction de ne pas participer à ce cirque et de permettre à mon père d'élève de travailler honnêtement.
Les autres conseils qu'il m'a prodigués d'ailleurs sont les suivants : ne pas laisser sa voiture dans un grand garage où les experts ont leurs « habitudes », connaissent bien les patrons et où ils n'hésitent pas à gonfler le coût des réparations, vous décourager de garder et faire réparer votre véhicule en vous annonçant des réparations exorbitantes mais remettre son véhicule au petit garage de son choix, celui où l'on a ses habitudes et surtout être présent le jour de l'expertise au moment du chiffrage des pièces et de la note finale et éventuellement se faire accompagner par quelqu'un du métier pour éviter toute dérive ou abus. J'ai voulu les quitter à l'époque mais j'ai lu que ce mode de fonctionnement était répandue quelle que soit l'assurance et que si un tel problème se représentait, je saisirais un expert auprès du SEI (syndicat des experts indépendants non liés à UN assureur).
Voilà, bientôt 40 ans à la MAIF et deux sinistres « importants », non accompagnés correctement. On pourrait croire qu'une mutuelle qui ne reverse pas ses bénéfices à des actionnaires a un tout autre fonctionnement qu'une assurance privée. Il n'en est rien et je l'ai de plus en plus constaté autour de moi dans le métier. J'ai toujours payé plus cher qu'ailleurs persuadée qu'ils étaient éthiquement "au-dessus" des autres et peut-être de ma part une pointe de corporatisme mal placée. Cela a sans doute été le cas lorsque j'étais enfant et que ma famille (parents instituteurs) était déjà à la MAIF. Ce n'est plus d'actualité. Pour conclure la MAIF c'est bien, ils sont sympas au téléphone, les conseillers clientèle ont toujours été très disponibles, rien à dire, mais in fine il ne faut pas leur coûter cher et ne surtout pas avoir affaire à leurs experts.
Avec beaucoup d'amertume et une énorme déception, je vais donc résilier tous mes contrats.